Le Monde des Amphs

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ECapoe de Panama aux Galapagos

Panama – Galápagos

Seconde traversée océanique, cette fois dans le Pacifique, bien différente de la première sous deux aspects principaux.

D'abord, même si René Marc a laissé sans le savoir un génie à bord, nous sommes seuls Birgit et moi, à assurer les quarts, la cambuse, les jeux avec les enfants, la marche du bateau et toutes les décisions ! Non, erreur de taille, nous sommes 3, ne pas oublier le pilote automatique sans lequel la nav serait une autre histoire ! Rendons lui hommage. Il tourne 24h/24 en traversée. Sauf pour les virements de bord.

Ensuite il s'est agit d'une traversée au près ! Et si le vent n'a pas été trop méchant, c'est quand même autre chose que le portant. Nous voulions être aux Galapagos pour le jour de l'An. Noël en mer ca suffisait, et Birgit pour travailler avec les pinsons, devait être arrivée avant le 15 janvier. Nous avons fait un pas sur le chemin en nous arrêtant aux Perlas pour attendre le créneau météo, et décidé le départ sur un régime de sud ouest pas trop fort et surtout décroissant. En partant le 16 décembre, nous nous attendions à 3-4 jours un peu durs avec 20 nds aux Gribs, puis une baisse à 10-12 nds voire moins pour la suite. C'est à peu près ce que nous avons eu. Donc 1 semaine de pluie, 4 jours couverts sans pluie, et 2 jours de soleil – c'est la saison des pluies après tout!, soit 13 jours dont 70 h moteur allumé. Correct.

Le moteur a servi le premier jour pour sortir plus vite du golfe de Panama et échapper à la Punta Mala qui vaut bien des retours en arrière aux voileux à cause de ses teigneux coups d'ouest. Ensuite vers le 5ème jour pour nous soutenir le moral, puis 2 fois la nuit vers les jours 8 et 9 pour gagner à chaque fois ½ degré dans le sud, et enfin dans la pétole pour l'arrivée à San Cristobal en fin de nuit le dernier jour.

La stratégie était de faire du sud le plus possible pour gagner les vents favorables vers 2º Nord, d'éventuels courants descendants et à la fin le courant sud équatorial qui pousse vers l'ouest, et échapper aux bulles de vent fort qui diminuaient en fréquence vers le sud. Nous l'avons fait en gros sauf que nous sommes allés plus l'ouest que prévu dés après Malpelo. Raisons, la flotte de pêche dans les 100 milles au large de la côte, sans AIS et erratique, et le rail des cargos qui longe le continent à environ 130 milles et fait 20 à 30 milles de large. Au départ d'Europe, tout le monde flippe sur le passage de Gibraltar, nous y avons vu de loin peut être 3 cargos. Il faut dire qu'on traverse le détroit le plus vite possible. Ici, c'est parfois 5 cargos en même temps qu'il faut surveiller, et ils vont vite. De plus, cette première moitié du trajet, nous avons eu pas mal de pluie et une visibilité nulle. Les lumières apparaissait la nuit à 3 milles ! Nous avons une fois contacté un cargo par VHF pour le remercier de s'être dévié un poil (vu sur l'AIS), il nous avait eu sur le radar et ni lui ni nous n'avions de contact visuel. Donc pour s'écarter des pêcheurs et des cargos, nous avons fait plus d'ouest que voulu les jours 6 et 7. Sinon, nous aurions fait plus de sud (forcément sud est avec les bords).

Le basculement s'est fait le jour 8. Après une 10ne d'heures de moteur vers le sud, nous avons touché un vent plus sud que sud ouest et commencé le long bord de 400 miles vers les Galapagos ! Ouf. Quel changement. Cette fois, chaque miles parcouru l'était dans la bonne direction.

La fin du trajet a été en comparaison royale, avec enfin les premiers jours de soleil.

Les courants … ??? Une impression de courant de Nord vers Malpelo, mais vite perdu. Puis seulement vers le jour 9, nous avons commencé à ajouter ½ à 1 noeud à notre vitesse. A l'arrivée à San Cristobal, il faut tourner sud pour entrer dans la baie de Puerto Baquerizo Moreno, et là, on avance en crabe, très prononcé, car le courant pousse vers l'ouest. 3 nds moteur au ralenti. Où sont les freins !!!

Après 3 mois à plat au Panama, la gite et les vagues ont laminé Merlin les 2 premiers jourseek, et nous ont laissés tous plus ou moins nauséeux la première semaine. Ca n'arrange pas les choses. Heureusement, nous étions mieux pour le jour de Noël fêté le 24, avec un beau soleil, et aussi pour l'anniversaire de Birgit le 25. Nous avons passé l'Équateur la veille de l'arrivée. Poséidon nous a rendu visite et a baptisé les enfants. Birgit et moi l'avions déjà rencontré au cours de nos séjours de travail répétés aux Galapagos. Voir le diaporama.

Bilan. Bonne nav qui pourrait faire un bel exercice de régate océanique. Plus de stratégie nous aurait sans doute fait pas mal gagné. Et si ECapoe s'en est pas mal tiré, il n'aurait pas fallu plus de vent. Très vite le près, pas meilleur que 60º du vent, devient inefficace quand le vent atteint et dépasse 20 nds. Pas tant à cause du vent mais de la mer. Diable de vagues qui nous arrêtent net et font perdre tant de degrés au cap. Sinon il faut abattre et on a l'impression de faire demi tour d'un bord sur l'autre Donc en gros le choix de départ était correct, mais il n'aurait pas fallu que les Gribs sous-évaluent trop le vent. Raison de plus pour faire du sud.

Arrivés, HEUREUX biggrin, comme dirait l'autre, et finalement à la voile !

Puerto Baquerizo Moreno, Galápagos, le 31 décembre 2011

plus sur notre site http://ecapoeonthesea.free.fr


Date de création : 02/01/2012 > 13:32
Dernière modification : 02/01/2012 > 13:32
Catégorie : Navigations en cours
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